Mouvement de grèves historique dans la métallurgie

Après un nouvel échec samedi 27 janvier des négociations entamées mi-novembre avec le patronat de la métallurgie, le syndicat IG Metall a décidé de recourir, fait sans précédent dans son histoire, à des grèves de 24 heures. Les employeurs exigent l’interdiction de ces grèves par la justice. IG Metall envisage une grève illimitée dans tout le secteur. Le conflit porte sur les salaires mais aussi sur le temps de travail.

Habituellement, les grèves d’avertissement qui ponctuent les négociations annuelles dans la métallurgie allemande à l’appel du syndicat IG Metall consistent en des arrêts de travail, massivement suivis, mais qui n’excèdent pas quelques heures par jour, de manière tournante dans les différentes entreprises et régions du pays. Cette fois, ce type de débrayages n’ayant pas suffi, IG Metall a décidé de faire monter la pression d’un cran, en appelant pour la première fois à des grèves de 24 heures dans 250 entreprises du pays entre mercredi 31 janvier et vendredi 2 février.

Revendications : 6% d’augmentation et possibilité de réduire son temps de travail avec maintien partiel du salaire

Le mouvement a commencé dans le bassin industriel de la Ruhr, dans le land de Rhénanie du Nord Westphalie, berceau de l’aciériste Thyssen-Krupp, le plus peuplé et le plus puissant économiquement du pays, où 30 entreprises sont restées à l’arrêt mercredi 31 janvier.

IG Metall revendique cette année 6% d’augmentation générale des salaires pour les 3,9 millions de métallos que compte le pays, mais aussi la possibilité pour les salariés qui le souhaitent de ne travailler que 28 heures hebdomadaires au lieu de 35 pendant deux ans maximum, avec un maintien partiel du salaire sous forme de prime pouvant aller jusqu’à 200 euros et la garantie de pouvoir revenir à un temps plein.

La fédération patronale Gesamtmetall qui proposait 2% d’augmentation des salaires au début de la négociation serait prête à aller jusqu’à 3% à 4% (7% mais sur une période de 27 mois).

En revanche, le patronat refuse de payer la réduction du temps de travail.

Le patronat exige l’interdiction des grèves de 24 heures, IG Metall envisage une grève illimitée

Au soir de la première journée du mouvement, plusieurs fédérations patronales régionales ont annoncé avoir déposé un recours devant la justice pour exiger l’interdiction des grèves et le paiement de dommages et intérêts par le syndicat.

Les employeurs continuent de jeter de l’huile sur le feu, favorisant ainsi une nouvelle escalada du conflit, a réagi le dirigeant d’IG Metall, Jörg Hoffmann.

Une nouvelle rencontre entre patronat et syndicats pourrait avoir lieu samedi 3 février. En cas de nouvel échec de la négociation, IG Metall a d’ores et déjà annoncé qu’il consulterait sa base en vue d’une grève illimitée.

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